Des petits verres entre amis et les langues se délient
Des petits verres entre amis et les langues se délient. Une banalité pour commencer. Des discussions de comptoir qui nous paraissent si profondes et réfléchies. Anne-Laure débarque au milieu. De quoi parle-ton ?
De l'art et de nos névroses... Vaste sujet. Une question lancée : les artistes sont-ils plus névrosés que la masse ou a-t-on tous les mêmes angoisses ? L''artiste n'est-il pas juste celui qui a la capacité d'exprimer ses névroses de façon intelligible et de les rendre créatives ? L'art n'est-il pas qu'une extériorisation de la névrose ? Les avis divergent, mais, au fond... ceux qui ont vu 6 milliards d'autres, et nous sommes nombreux ce soir, se sont rendus compte à quel point les grandes questions existentielles sont partagées par tous.
Les verres se remplissent et se vident. L'abstraction de notre discussion monte en flèche.
Après l'art, c'est donner et recevoir. C'est un peu le leitmotiv de la soirée. Val est sur ma longueur d'onde. Antho réalise. Difficile de donner, surtout dans la mesure. Ne pas trop donner pour susciter l'envie. Ne pas trop donner pour ne pas étouffer. Difficile de recevoir aussi. Le mérite-t-on ? La question du don, de l'échange et de l'attente perpétuelle d'un retour élucidée par Mauss.
Une grande soirée philosophique avec des airs de comptoir. Des gens comme tout le monde qui s'interrogent sur le sens de leur vie, sur le sens de la vie à deux. Sur l'exercice périlleux du don et du partage. A force de ne rien partager, de ne rien donner, on finit par se détester.
Bref, une philosophie à 2 balles qui fait du bien de temps en temps... !