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Mélane en Inde, et ailleurs dans le monde...
18 août 2008

La douce Pondichéry

Pour la première fois depuis que je suis ici, les mots ne me viennent pas, c’est un peu l’angoisse de la page blanche. Certainement parce que j’ai passé un week-end de rêve, au cours duquel je n’ai affronté aucune agression. Je vais quand même m’efforcer d’écrire quelques lignes, la beauté et l’hospitalité de l’Inde du Sud mérite bien quelques mots, quelques compliments.

Pondichéry, quelle douceur, quel art de vivre, quel accueil… C’est comme un petit bout de France en Inde, qui nous permet de retrouver quelques repères. Un petit bout de France sans le mauvais caractère et la grogne des Français. Un petit bout de France qui n’a gardé que le meilleur. Des jolies bâtisses coloniales, au calme des ruelles mais surtout de la douceur de vivre à la méditerranéenne. Les Indiens de Pondy ont conservé quelques bonnes habitudes, la pétanque est restée, depuis le départ des Frenchies, le sport le plus convoité de la région.
Alors, on profite paisiblement de ce petit joyau qui nous est offert, plutôt prêté pendant un week-end si court. On déambule sur le bord de mer au milieu des nombreuses familles indiennes qui s’y prélassent, on partage avec eux la fureur du 15 août, 61ème anniversaire de l’Inde, on organise une petite virée en scooter dans les villages Tamils alentours… quelle belle découverte. Les paysages sont grandioses, les gens tellement différents. Je me fais balader toute la journée par Pilote Antho, je suis là assise derrière à contempler, cheveux au vent sans casque et pieds nus, j’y mets un peu de contribution en devenant parfois, au détour d’une ruelle, un semblant de copilote.

On traverse la cité d’Auroville, communauté hippie installée ici depuis plus de 40 ans et qui vit en autarcie presque totale. Etrange… Ils ont l’air très stones, surement très inspirés. Incompréhension, mystère... mais, au fond, chacun croit bien en ce qu’il veut. Dommage que des pseudo routards « je veux sauver le monde et je prêche la bonne parole » viennent se greffer à tout ça.

Premiers pas dans le Sud, premiers pas sur les plages indiennes… encore une riche expérience ! Impossible de se mettre en maillot de bain ici, ils se baignent tous tout habillés, du moins les femmes, les hommes prenant bien sûr beaucoup plus de liberté. De toute façon, la mer n’est pas très accueillante, un peu trop agitée alors on reste là, assis dans le sable, à contempler ce joyeux spectacle. L’Inde est un immense paradoxe, un paradoxe qui se comprend si l’on veut bien passer un peu de temps à réfléchir, à la décortiquer. Je suis effarée, positivement quand même, de l’immaturité dont les adultes indiens de sexe masculin peuvent faire preuve. C’est dingue, ils sont tous là à se chamailler dans les vagues comme des gosses de 10 ans, à s’éclabousser, à s’enterrer dans le sable, à hurler. C’est dingue parce que les enfants paraissent si matures. Je me souviens d’un petit garçon qui tenait déjà, du haut de ses dix ans à peine, une petite buvette vers Indian Gate. Il gérait sa boutique comme un grand chef d’entreprise, consciencieux, responsable, sérieux. Personne pour l’aider, personne pour l’assister ou même le contrôler. Ils sont matures tellement jeunes, ils n’ont pas d’enfance, ils ne connaissent pas l’insouciance. On peut donc comprendre aisément que quand la vie parait plus calme, plus douce et plus sereine, ils aient des envies soudaines de légèreté. Ils ont besoin d’extérioriser, eux aussi… Chez nous, c’est un peu le contraire. On nous cocoone, on nous ment, on nous cache tout, on cultive volontairement cette insouciance et cette naïveté mais quand vient le moment de la découverte, la rupture est brutale et définitive. On doit devenir quelqu’un de responsable, on doit être adulte. Le retour en arrière est impossible, on a enfin vu l’envers du décor, les utopies sont balayées d’un seul coup, il faut affronter le réel, pour toujours…

Je m’éloigne un peu de Pondichéry, c’est agréable de prendre le large... et puis, je préfère vous parler de tout ca plutôt que de vous narrer, heure par heure, les péripéties de notre week-end…

Notre doux week-end s’achève par un stop à Mamallapuram, village de pêcheurs entre Pondy et Madras. Une belle escale avant de retrouver le tumulte de Madras, et plus tard de Delhi. La route du retour, à travers les vitres de notre jolie Ambassador, est encore un beau voyage. Dommage que les Occidentaux aient décidé d’exporter ce qu’ils font de plus moche. Les complexes hôteliers sortent de terre comme des champignons. Dans dix ans, c’est foutu.

Retour à la civilisation en arrivant, avec beaucoup d’avance, à l’aéroport. Même en Inde, le monde est tout petit. Un homme s’approche d’Antho, il semble l’avoir déjà vu à Delhi… ! Le passage à la douane est encore une grosse blague. Mesures de sécurité renforcées pour le 15 août, les visiteurs ne sont pas autorises à rentrer, aucun produit dangereux dans les bagages cabine. Je parviens malgré tout à passer avec un briquet, un rasoir, de l’eau, du dentifrice et du parfum… !
La vie en Inde est un gag géant, un joyeux bordel qui tourne malgré tout, qui tient debout sur ses jambes, qui avance, la tête haute, le regard fier…

India, I think time has come to express what I really feel deep inside... India, I think I'm really falling in love with u...

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Commentaires
A
Bonsoir<br /> Vous avez bien analysé l'Inde. Pour votre prochain séjour , vous devriez visiter ma région - Kerala qui est différente du Tamilnadu.<br /> Lorsque je vous lis j'ai l'impression de me retrouver à Pondy! Continuez ...<br /> Aarathi
Mélane en Inde, et ailleurs dans le monde...
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