Paradoxale

Je ne sais pas pourquoi après avoir tant souffert, j'ai tant envie d'y retourner.
On entend souvent parler du paradoxe indien. Je mesure aujourd'hui la portée de ces mots. Personne ne peut être indifférent à l'égard de ce tout ce que l'Inde peut nous donner. On ne revient pas d'Inde en se disant que l'on y a simplement passé un bon moment. "On ne revient pas indemne d'un voyage dans le sous-continent indien", affirme la bloggeuse du Figaro. Quiconque a passé un peu de temps là-bas ne le sait que trop bien. Car même si le quotidien chez nous nous reprend bien trop vite, je crois qu'il y a des choses qui restent, inévitablement. Au-delà des images qui, je pense, finiront par devenir floues. Au-delà des mauvais souvenirs qui finiront indéniablement par laisser place aux meilleurs. Au-delà des difficultés épuisantes du quotidien.
Il restera cette sensation grisante de se sentir grandir chaque jour. Cette possibilité offerte gracieusement d'apprendre, de rencontrer, de partager que je n'ai ressentie nulle part ailleurs. Ce sentiment d'impuissance dont j'ai déjà parlé et qui nous permet ou plutôt nous offre la chance de nous révolter, de tout remettre en question tout le temps, de vouloir se battre, de vouloir se sentir utile, à notre portée.

Cette expérience m'a appris à me questionner, elle me l'a imposée. Les interrogations, les questionnements, les doutes, je crois que tout ça nous permet de mieux nous connaître, de savoir ce que l'on ne veut pas être, à défaut d'être encore sûre de ce que je veux être. Je voulais revenir sur ces questions initialement posées au commencement de ce blog, ces questions qui m'ont poussée à raconter, à me livrer, à me délivrer surtout. Je m'interroge... sur le but des voyages, leur raison aussi. Voyager pour découvrir, voyager pour fuir. Peut-être voyager pour grandir, pour mûrir, pas pour se redécouvrir, mais pour se découvrir tout court. Je crois que ce sont bien les voyages qui font les hommes, et non le contraire...